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le 13 juin 2025
Journée d’études transdisciplinaires en LEA
Selon le dernier rapport du département des affaires économiques et sociales des Nations unies, le nombre des migrants a doublé en vingt ans ; on en dénombre actuellement un peu moins de 300 millions. L’Europe, pour sa part, est loin d’être la première destination des migrations : 45 millions de migrants internationaux y résident (dont 27 millions de non-européens), contre 50 millions aux États-Unis et 85 millions en Asie.
Le même rapport rappelle que les femmes constituent la moitié des migrants et près de la moitié des réfugiés et des demandeurs d’asile. Les études sur les migrations des femmes ou en termes de genre se sont intéressées aux effets de la migration sur les femmes migrantes. À la suite des travaux de la sociologie contemporaine, on est invité à comparer les modifications ou non de la condition des femmes de leur statut social dans les pays de départ et d’arrivée.
La croissance des flux migratoires répond à des causes structurelles : guerres, crises économiques, politiques, défaillances des systèmes sanitaires et scolaires, discriminations (notamment à l’égard des femmes), sans oublier les catastrophes naturelles (qui donnent lieu essentiellement à des migrations de voisinage). Cela crée au moins deux grandes catégories de migrants : les réfugiés et les demandeurs d’asile d’un côté, ceux qui cherchent à améliorer leurs conditions de vie de l’autre, les migrants « économiques ». Cependant, très souvent, en particulier dans leur prise en compte par les politiques migratoires souvent restrictives et dissuasives, la distinction entre ces deux catégories est peu aisée, notamment des pays d’arrivée.
La migration internationale n’est pas un phénomène récent mais bien une constante de l’espèce et l’une des meilleures réponses pour les besoins économiques. L’on se souviendra des vagues d’Italiens, d’Espagnols, puis d’Algériens venus en France pour d’évidents motifs économiques au regard de la pauvreté subie dans leurs pays d’origine et qui ont renforcé la production française. Quant aux déplacements forcés, l’une des formes que prennent les migrations en cas de conflit par exemple, ils ont également marqué à travers l’histoire tant l’économie que la culture des pays de départ et d’arrivée. Force est de constater que, quelles que soient les configurations, les flux migratoires restent en constante augmentation.
Le Pacte européen pour l’immigration et l’asile, qui repose sur une idéologie sécuritaire s’appuyant sur la dissuasion et la répression, met l’accent sur le refoulement des immigrés « irréguliers » (« clandestins » selon Frontex). Les contrôles aux frontières, aux conséquences souvent tragiques, finissent par produire des résultats : les arrivées « sauvages » de migrants ont baissé de 38 % en 2024… Or, les apports (culturels, scientifiques, démographiques, économiques) des populations étrangères sont multiples et richement documentés ; ils sont même mobilisés par certains qui plaident en faveur d’une immigration sélective. Toutefois, il ne convient pas de regarder l’immigration en opposant les intérêts des pays d’arrivée (d’« accueil ») à ceux des pays de départ ou des pays de transition et, surtout, à ceux des migrants eux-mêmes.
La démarche scientifique de notre proposition nous impose de « désessentialiser » le « migrant » en tenant compte de la totalité du phénomène et de la complexité de l’identité sociale des personnes, qui se conjugue en fonction des âges, des sexes, des situations familiales, des origines, de la couleur de peau, de leurs religions et de leurs langues ou de tous ces éléments ensemble ou de leurs multiples combinaisons. Mais aussi des déterminants en termes de rapports sociaux de genre dans les pays d’origine et d’arrivée.
Pour contribuer à notre mesure, dans le cadre pluriculturel des études en LEA, à la nécessaire réflexion qui nourrit les recherches dans les sociétés contemporaines, nous proposons d’aborder le sujet des migrations, dans un premier temps dans le cadre d’une journée d’études organisée par l’unité de Recherches Pluridisciplinaires sur les Interculturalités, RPI-LEA, au sein des équipes du département, sous les angles variés del’histoire, du droit, de la culture, des langues et de la traduction, de la démographie, de l’économie et de la sociologie, cette liste se voulant indicative et non exhaustive. Il s’agira d’une approche exploratoire, préalable à l’organisation d’un colloque international ouvert à aux participations extérieures de spécialistes de diverses disciplines, en 2026.
Les propositions de participation doivent être adressées sous la forme d’un projet de titre, d’un bref résumé du contenu et d’une succincte présentation de l’auteur dans son institution (pour la bonne mention des laboratoires auxquels nous appartenons) à : emma.rubio-milet@sorbonne-nouvelle.fr et nicolas.prokovas@sorbonne-nouvelle.fr au plus tard le 12 avril 2025.
Les interventions sont prévues pour une durée de 10 à 15 minutes afin de ménager un temps de débat. La projection de diapositives, d'images ou de films sera bien entendu possible.
Comité scientifique :
Sadia Bienstein, Edward Blumenthal, George Gomes, Anna Gvelesiani, Ksenia Khomyakova, Yves-Edouard Le Bos, Yvon Le Scanff, Nicolas Prokovas, Anne-Claire Raimond, Emma Rubio-Milet.
Comité d’organisation :
Nicolas Prokovas et Emma Rubio-Milet
Quelques pistes pour des axes de réflexion
(à compléter et enrichir)
mise à jour le 2 mai 2025