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Cinéma et Audiovisuel
Créé en 2015, le CREAViS s'inscrit dans l'actualité de la recherche en Esthétique, en explorant l'horizon contemporain de la pensée sur l'art tout en donnant une place fondamentale à l'analyse et à l'étude des oeuvres. Fondé et dirigé par des enseignants-chercheurs en études cinématographiques, le Centre de recherche en esthétique des arts visuels et sonores considère le cinéma comme le foyer d'une pensée des arts et des images qu'il concourt à élargir, à infléchir, à réinterpréter.
Le CREAViS réunit une fois par mois des chercheurs confirmés et des jeunes chercheurs à l’Institut national d’histoire de l’art (INHA).
Depuis sa fondation, le Centre a conduit des séminaires :
- sur la notion de « forme filmique » et ses enjeux (2015-2016) ;
- sur des questions de nomenclature et d’historicité des formes (2016-2017) ;
- sur le rapport entre figure et fond d’un point de vue visuel aussi bien que sonore (2017-2018 ; journée d’études en 2018) ;
- sur un éventail de questions posées par l’esthétique contemporaine, en études cinématographiques et au-delà, en dialogue avec des auteurs invités (2018-2019).
Deux publications à l’initiative du CREAViS sont prévues :
- Cartographie des formes filmiques (Mimésis) ;
- La relation entre figure et fond au cinéma (revue Théorème, PSN).
Dans de nombreux secteurs des sociétés occidentales ayant connu les avancées du féminisme et des droits des minorités sexuelles, les enjeux liés aux genres font aujourd’hui l’objet d’insistants débats. Ces derniers charrient d’importantes évolutions de paradigmes, dont l’impact se mesure dans la plupart des champs d’expression humaines. Le domaine du cinéma et de l’audiovisuel – du fait de la place importante qu’il occupe dans le quotidien et les activités culturelles d’une majeure partie de la population, et de sa propension à faire résonner à large échelle sur ses multiples écrans les tensions spécifiques aux questions de genre – est, dans ce processus global, souvent placé à l’avant-plan des discussions.
Or, la plupart de ces discours peuplant l’espace public et ses différentes arènes médiatiques considèrent le cinéma (au sens étendu incluant ses descendants et dérivés : télévision, jeux vidéos, smartphones, etc.) avant tout comme un support pour une politique des représentations focalisée sur les contenus manifestes des films et des productions audiovisuelles. Si ces contenus sont bien sûr compris comme étant organisés (avec production d’effets idéologiques à la clé), les analyses portent souvent sur des questions de récit et de figuration comme si celles-ci étaient transposables d’un médium à l’autre, et engagent peu le cinéma dans ses spécificités expressives.
Partant de ce constat, cette saison 2024-2025 du séminaire CREAVIS se propose de contribuer aux réflexions actuelles sur les problématiques de genre en plaçant au cœur du propos des questions liées aux formes filmiques, autrement dit, aux procédés de mise en scène et de montage qui façonnent directement les expériences spectatorielles, et dont les effets et les significations impactent l’ensemble des publics (y compris ceux qui n’ont pas les compétences ou l’habitude de les verbaliser).
Dans ce cadre général visant à réexaminer les catégories de l’esthétique du cinéma à l’aune de questions de genre considérées dans leur grande diversité (construction culturelle au long cours des « masculinités » et des « féminités », expression d’existences et d’identités majoritaires et minoritaires, entrecroisement avec le vaste spectre des orientations affectives et sexuelles, etc.), pourront être notamment proposées des analyses portant sur :
- les diverses formes filmiques et catégories de composition visuelle dont le cinéma et ses dérivés font un usage spécifique (échelle de plans, cadre et angle de prises de vues, mouvements dans et de l’image, découpage et montage, décors et accessoires, couleurs et lumières, etc.) ;
- les fondements ontologiques du médium cinéma (« réalisme » originaire ; rapports au mouvement, au temps et à l’espace ; enjeux liés au numérique ou aux divers supports de visionnage ; etc.) et des multiples formats médiatiques fondés sur le principe des images mouvantes, cadrées et sonores ;
- la façon dont les signaux visuels et sonores des films configurent des affects corporels spécifiques ;
- les rapports entre images et sons (voix, bruits, musiques), dans une perspective soulignant la contribution de ces derniers à la construction du film en tant qu’univers sensible ;
- les grands styles et les grandes catégories encadrant la production des films et des productions audiovisuelles, que ce soit au niveau industriel, institutionnel ou culturel : les « esthétiques » d'Hollywood, de MTV, de YouTube ou de Netflix, celles des grands genres cinématographiques, celles des grands courants ou tendances artistiques (expressionnisme, néoréalisme, etc.) ;
- les notions d’auteur/trice et d’œuvre d’art, les présupposés dialectiques gouvernant bon nombre de débats publics à ce sujet (universalisme / particularisme, artiste / individu, art / industrie, etc.), et le redéploiement potentiel de l’activité de critique de film à partir de ces questions ;
- les notions de points de vue et de regard – cf. les différents gazes (male, female, oppositional, decolonial, etc.) proposés, dans le champ théorique et médiatique, pour rendre compte de l'expérience sensible des films en lien avec l'identité ou la position sociale de leur concepteur/trices ou de leurs spectateurs/trices ;
Les intervenant.e.s construiront leurs conférences à partir d’extraits filmiques ou audiovisuels, et mettront l’accent sur la prise en compte des effets et des significations associées à l’emploi des formes filmiques spécifiques qui s'y trouvent mobilisées.
mise à jour le 16 octobre 2024