Agnès MICHEL
J'ai été consultante bancaire pendant 13 ans, dans le cadre de la mise en place de la réglementation internationale des risques (connue comme Bâle II). J'ai ensuite cherché à changer de voie, car bosser pour ce secteur me posait de plus en plus de problèmes de conscience, puis le métier de conseil aux directions m'intéressait moins. Je me suis reconvertie dans l'expertise au service des comités d'entreprise (on fait de l'audit pour les salariés, afin qu'ils aient leur propre vision de la situation économique, sociales...de l'entreprise, on intervient aussi dans le cadre de plans sociaux...). Je donne également quelques heures de cours dans un master de développement durable. J'ai aussi écrit 2 ouvrages : l'un sur la décentralisation ("La démocratie près de chez vous", aux éditions "Les petits matins") et l'autre sur les impôts ("Petit manuel à l'usage de ceux qui paient des impôts et aimeraient bien savoir pourquoi" aux éditions de la "Rue de l'échiquier"). A côté de ça je milite depuis quelques années chez EELV, et participe à des travaux dans le think tank Terra Nova, notamment sur la fiscalité écologique. - [Pourquoi avoir choisi d'étudier à l'IHEAL ?] : Après des études d'histoire, notamment réalisées en Espagne, via Erasmus, je cherchais une formation internationale, orientée l'économie et l'Amérique Latine. L'IHEAL correspondait totalement à mes attentes. De plus c'était l'un des rares institut à s'ouvrir aux étudiants ayant réalisé la première partie de leurs études en sciences sociales (hors économie). - [Quels savoirs appris à l'IHEAL mobilisez-vous dans votre pratique professionnelle ?] : J'utilise toujours la méthodologie apprise dans le cadre des cours liés à l'analyse du risque pays, et de façon plus générale sur tout ce qui permet d'enrichir une analyse financière. J'ai beaucoup appris grâce à la pluri-disciplinarité des cours, qui me semble être la grande richesse de l'IHEAL. Il m'est difficile d'être plus précise...cela fait presque 16 ans que j'ai obtenu mon diplôme ! - [Quel regard portez-vous sur votre métier aujourd'hui ?] : Je suis épanouie au travail ce qui est assez rare pour être signalé. Après une dizaine d'années de vie professionnelle, j'ai eu la chance de pouvoir enfin choisir ce que j'avais envie de faire. Et je changerai peut-être à nouveau dans une quinzaine d'années. J'apprécie tout particulièrement que mon métier actuel me permette d'avoir une vraie vision de ce qu'il se passe dans l'entreprise, tant sur les changements de business models (avec ce qu'on appelle l'ubérisation de l'économie, mais aussi le recours à des centres de services auxquels les entreprises sous-traitent de nombreuses tâches), les conséquences sociales de ces changements. mais j'apprécie par dessus tout le fait d'être en situation de proposer des solutions alternatives, d'être au service des gens, et d'essayer d'améliorer le dialogue social. Je sais que cela semble un peu niais, mais c'est pourtant vrai !
« Mon conseil : Vous êtes une génération dont l'avenir n'est pas du tout tracé. Ce peut être angoissant, mais c'est aussi une chance, d'autant qu'avec un bac+5, vous n'êtes pas les plus exposés à la précarité. Donc n'ayez pas peur de vous faire plaisir dans vos choix professionnels quitte à multiplier les expériences, je pense que c'est un arbitrage qui vous sera beaucoup utile à terme que les choix de raison.»