Marco Stefanelli, coordinateur administratif du projet HERMES, retrace son parcours depuis ses années universitaires jusqu’à son engagement actuel dans ce projet. Convaincu par le monde de la recherche, il souhaite y poursuivre son chemin à travers HERMES. Après avoir présenté le projet, il partage sa projection professionnelle pour les quelques années à venir.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours scolaire ?

Mon parcours a commencé en Italie où j’ai étudié les langues et littératures étrangères, espagnol et anglais, à l’Université Ca’ Foscari de Venise. Après ma licence, je suis arrivé en France et j’ai d’abord travaillé dans une épicerie italienne avant d’intégrer un master de recherche en études hispaniques, avec une spécialité en linguistique, à l’Université Sorbonne Nouvelle.
À la suite de ces deux années de master, j’ai obtenu un contrat doctoral de type « Double Culture » de l’Université Sorbonne-Paris-Cité, programme qui encourageait les thèses interdisciplinaires, pour réaliser un doctorat à la Sorbonne Nouvelle. J’ai rédigé ma thèse “
Un chapitre dans l’histoire des représentations phonologiques : les transcriptions des coplas flamencas au tournant des XIXe et XXe siècles” sous la direction d’Eric Beaumatin et de Marie-Linda Ortega, ce qui m’a permis d’obtenir un doctorat en Sciences du Langage en 2019.
Pendant cette période, j’ai enseigné, publié des articles, participé et organisé des colloques, mais par la suite j’ai décidé de ne pas poursuivre dans l’enseignement et dans la recherche, même si j’aimais profondément l’université et le service public.
Quel a été votre parcours professionnel avant d'arriver au poste que vous occupez aujourd'hui ?
Après ma soutenance, le poste de responsable administratif des écoles doctorales s’est libéré et j’ai eu la chance de l’obtenir. Cette expérience m’a permis de découvrir les coulisses de l’université et d’évoluer vers une carrière de personnel administratif. J’ai travaillé trois ans à la DiRVED en tant que contractuel, puis, dans une recherche de stabilité, j’ai passé les concours qui m’ont permis de changer de poste et de devenir Ingénieur d’études. J’ai alors effectué mon stage de titularisation en tant que responsable d’UFR adjoint en charge de la scolarité à l’Université Paris Nanterre.
En 2024, j’ai rejoint à nouveau la Sorbonne Nouvelle en tant qu’ingénieur de projets transversaux, rattaché à la Direction Générale des Services. L’université avait choisi de s’investir dans la réponse aux appels à projets afin d’obtenir des financements pour des actions de recherche et de formation. Dans ce cadre, j’accompagnais les chercheurs et la gouvernance dans le montage des dossiers de candidature.
C’est à ce moment-là que j’ai découvert le projet HERMES. Le dossier était déjà en cours de préparation lorsque je suis arrivé, et j’ai été missionné pour le finaliser, notamment sur les aspects budgétaires et annexes à déposer dans des délais stricts. Nous avons été lauréats, et, une fois le projet officiellement lancé, il m’a été proposé d’en assurer la coordination administrative.
Cela m’a amené à quitter mon poste d’ingénieur de projets, où je travaillais sur le montage de candidatures, pour devenir coordinateur d’un projet sur lequel nous avions été retenus. Le projet HERMES est prévu pour durer six ans, et je serai sur ce poste pendant toute cette période.
Pouvez-vous nous parler du projet HERMES ?
HERMES est un projet lauréat de l’Appel à Manifestation d’Intérêt en Sciences Humaines et Sociales (AMI SHS), dans le cadre du plan d’investissement France 2030, un vaste programme national destiné à financer des initiatives et projets dans de nombreux domaines.
Nous nous sommes positionnés sur la thématique de la préservation des patrimoines culturels. Sorbonne Université va porter un projet nommé SPHINX, davantage orienté vers les patrimoines classiques, tandis que la Sorbonne Nouvelle a choisi d’axer HERMES sur le patrimoine en devenir. Il s’agit de travailler sur les formes de patrimoine qui se construisent aujourd’hui et qui deviendront demain partie intégrante de notre héritage culturel.
Cela inclut les créations nativement numériques, comme celles liées à l’intelligence artificielle, mais aussi les arts visuels, les spectacles vivants, la culture populaire, les langues minorées ou encore des objets qui ont pu être invisibilisés pour des raisons de genre, de contexte post-colonial ou pour d’autres motifs.
L’idée est de développer des programmes de recherche autour de ces thématiques, en associant non seulement les chercheurs de la Sorbonne Nouvelle mais aussi l’ensemble du consortium, qui réunit six autres universités et le CNRS.
Le projet est pensé comme un véritable levier de transfert vers la société. Il ne s’agit pas de faire de la recherche uniquement pour les chercheurs, mais de produire des résultats destinés aux décideurs publics, aux institutions culturelles et plus largement à la société civile. De nombreux partenaires non académiques participent au projet : des institutions muséales nationales et locales, des collectivités territoriales, des théâtres, des fondations et des institutions spécialisées dans le cinéma et l’audiovisuel.
En plus de ces actions de recherche et de transfert, HERMES comprend aussi le développement de formations doctorales, formations continues, ainsi que la création d’une plateforme destinée à faire le lien entre le monde académique et le monde socio-culturel, avec pour objectif de réduire la frontière qui existe souvent entre ces deux univers.
Quels sont les projets pour les prochaines années, tant à la Sorbonne Nouvelle que sur le plan personnel ?
Je viens de revenir à la Sorbonne Nouvelle après quelques années ailleurs et j’en suis très content, car j’y suis très attaché. J’y ai été étudiant, jeune chercheur, enseignant, puis membre du personnel administratif, et j’ai pu observer les évolutions de cette université au fil des quinze dernières années. J’apprécie particulièrement son échelle humaine, que ce soit en termes d’espaces ou en termes du nombre des étudiants et des collègues. Dans de plus grandes universités, les dynamiques sont très différentes. Ici, la taille plus réduite et la structuration des services rendent les relations plus fluides.
Aujourd’hui, je suis fonctionnaire, ingénieur d’études rattaché à la Sorbonne Nouvelle, et je le resterai pour les six prochaines années au moins, dans le cadre du projet HERMES. Pour la suite, je verrai le moment venu, mais je sais que j’ai été formé pour travailler dans le domaine de la recherche et c’est là que je souhaite continuer à évoluer.
En parallèle, je mène aussi une activité artistique en tant que musicien. Mon emploi du temps à la Sorbonne Nouvelle me laisse, en dehors des périodes plus chargées, le temps de développer mes projets musicaux, ce qui pour moi est une vraie nécessité.