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Rencontre avec Elsa Rondoni, chargée de projet à la Mission Égalité et Diversité

le 25 mars 2025

Chargée de projet à la mission égalité et diversité, Elsa Rondoni nous parle de son parcours et de son travail entre cellule d’écoute et défis qu’elle relève au quotidien. Entre lutte contre les discriminations, accompagnement des victimes et organisation d’événements, elle nous dévoile ses missions et ses ambitions pour l’avenir.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours scolaire ?

Initialement, j’ai suivi une classe préparatoire pour les concours des IEP de Science Po. Finalement, après avoir été placée en liste d’attente, j’ai réalisé que ce qui me passionnait réellement, c’étaient les relations internationales. J’ai donc intégré l’ILERI (Institut Libre d'Etude des Relations Internationales) qui offrait une formation très spécialisée dès la première année. J’y suis restée 3 ans, avec une année en Italie via Erasmus. Grâce à ce séjour et à ma maîtrise de l’italien, j’ai ensuite décroché un stage à l’Ambassade de France à Rome.

J’ai ensuite poursuivi avec un master en droit international et européen, mention droit des libertés, à l’Université Catholique de Lyon et l’Institut des Droits de l’Homme de Lyon. Ce master m’a particulièrement intéressée parce qu’il offrait un double diplôme avec l’Université de Padoue, en Italie. J’y ai suivi un programme anglophone sur les droits humains et la gouvernance multi-niveaux et me suis notamment concentrée sur le droit des femmes, le droit des enfants, et les minorités. À la fin de ce cursus, j’ai rédigé un mémoire sur la cyberpédocriminalité.

C’est pendant ces recherches que j’ai découvert l’association Enfance et Partage, qui lutte contre la maltraitance infantile. J’ai d’abord commencé comme bénévole au comité du 06 (Alpes-Maritimes) avant d’y prendre davantage de responsabilités en devenant administratrice pour un mandat de 3 ans. En parallèle, j’ai continué mon engagement sur la ligne d’écoute Stop Maltraitance, un numéro vert dédié aux victimes, co-victimes et aux professionnels qui sont confrontés à des situations complexes. J’ai aussi co-piloté la commission de formation des professionnels, un projet visant à lever les freins au signalement des violences faites aux enfants.

Depuis 2021, je me suis spécialisée dans la lutte contre les violences sexistes, sexuelles et la pédocriminalité. J’ai un temps envisagé de passer le barreau, cadre dans lequel j’ai rejoint le cabinet d’avocats Durrieu Diebolt, spécialisé dans ces thématiques. J’y ai travaillé plusieurs mois en tant que juriste, une expérience très enrichissante, en cabinet et en Tribunal / Cour, qui m’a permis d’acquérir une expertise précieuse.

Quel a été votre parcours professionnel jusqu’à vos missions à la Sorbonne Nouvelle ?

À la fin de mes études, décrocher un poste en cabinet d’avocats s’est révélé compliqué, et les opportunités en tant que juriste restaient souvent précaires. J’ai donc accepté un poste d’assistante de direction en attendant de trouver une offre qui corresponde plus à mes compétences et domaines de spécialisation. J’ai découvert un tout autre univers et acquis des compétences en gestion administrative et organisationnelle, qui me manquaient jusqu’ici. Ce n’était clairement pas ma voie de prédilection mais une expérience très utile que je ne regrette absolument pas.

A l’issue de ce passage dans le monde administratif, mon chemin a croisé celui de la Sorbonne Nouvelle. À ce moment-là, je ne connaissais pas bien les missions égalité et diversité dans les universités, mais le poste correspondait parfaitement à mon profil et à mes attentes. Il mêlait gestion de projet, accompagnement des victimes via une cellule d’écoute, et surtout, il me permettait d’avoir un impact concret sur les politiques d’égalité et de diversité.

Aujourd’hui, en tant que chargée de projet, je gère des événements et des projets récurrents de A à Z : de la gestion logistique, notamment pour des événements d’envergure comme YUFE (Young Universities for the Future of Europe) avec le WP9 (Work Package 9), prévu en avril, à la conception de projets et l’élaboration de formations et sensibilisation... Avec mon équipe, on s’occupe de tout, de la planification à la mise en place des contenus.

Une autre partie essentielle de mon travail, c’est le développement du réseau. Ça implique d’être souvent en déplacement, pour assister à des colloques, des remises de prix du Ministère, ou des événements organisés par d’autres instances comme Femmes et Médias, un podcast réalisé par le CESE (Conseil économique, social et environnemental) en direct par exemple. J’ai aussi suivi une formation qui m’a permis de mieux comprendre comment ces missions égalité et diversité fonctionnent dans d’autres universités, notamment via la Commission Permanente pour les Missions Égales. À terme, j’aimerais vraiment rendre visible la mission, à l’Université comme en dehors, en créant des liens et partenariats avec des interlocuteurs comme les commissariats, les mairies ou le Parquet.

Enfin, et le plus important finalement, j’ai la co-charge de la cellule d’écoute et de la plateforme de signalement, qui traite des problèmes de VSS, harcèlement, violences, discrimination, LGBTphobies ect. On a plusieurs options : soit on offre uniquement un cadre d’écoute à la demande de la personne, soit on oriente vers les services adaptés (nous avons notamment une convention avec Paris Aide aux Victimes pour un accompagnement psychologique et juridique), soit on enclenche des démarches juridiques. La réponse va aussi dépendre du statut de la personne, selon qu’elle est étudiante ou personnel. Chaque situation demande du temps, de la rigueur et beaucoup de délicatesse. Pour faciliter l’accès à ce service, on a mis en place une permanence chaque mardi entre 10h et 16h, où chacun peut venir nous parler librement dans un cadre sécurisant.

Quels sont les projets portés par la mission égalité et diversité pour ce deuxième semestre ?

Dès mon arrivée en début d’année 2025, nous avons organisé la conférence sur la transidentité avec Léon Salin. Pour les prochaines semaines, plusieurs temps forts sont prévus.

En mars, nous organisons la Semaine des discriminations, qui se tiendra du 17 au 21 mars. Nous y proposerons l’exposition Yacatl de LaTessa, qui interroge les stéréotypes liés aux stigmates caucasiens et promeut la diversité des visages. Nous organisons également une projection-débat du documentaire Noirs en France, avec la participation d’Alain Mabanckou.

Le 6 mars, nous avons proposé la représentation théâtrale Elles avant nous, en partenariat avec le Service Art et Culture. Enfin, en mai, nous accueillerons l’exposition Bannis, qui abordera la question migratoire et restera visible pendant trois semaines.

Notre mission égalité et diversité n’a pas de tabous. Pour les prochaines années, nous voulons aborder des thématiques encore trop peu traitées en les inscrivant dans des réflexions plus larges. En travaillant sur les violences sexistes et sexuelles, nous souhaitons aussi parler de santé sexuelle et de violences conjugales. L’objectif est de donner de la visibilité à ces enjeux et d’ouvrir le dialogue.

Avez-vous des projets, qu'ils soient professionnels ou personnels, que vous souhaiteriez réaliser prochainement ?

En parallèle, je suis également cheffe de projet bénévole dans un club de running, où je m’occupe des partenariats et événements. Nous organisons régulièrement des déplacements, comme notre dernier événement avec Speedo, un Swim, Run & Yoga à Antibes, dont le slogan était "Less gym, more swim".

Ancienne danseuse, j’aimerais aussi développer une masterclass de danse-thérapie sur le campus Nation. Pour moi, la danse est un puissant outil de reconstruction du corps et de l’esprit, et je suis convaincue qu’elle pourrait être une aide précieuse pour les victimes. La danse a joué un rôle essentiel dans ma vie et je souhaite qu’elle puisse bénéficier à d’autres.


 
 

Type :
Portrait du personnel

mise à jour le 25 avril 2025


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