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Rencontre avec Cécile Prévost-Thomas, co-directrice de la Cité des Écritures

le 11 février 2025
 

Cécile Prévost-Thomas, co-directrice de la Cité des Écritures, nous parle de son parcours entre sociologie de la culture et médiation de la musique, ainsi que de ses projets mêlant recherche, formation et valorisation de la chanson francophone comme patrimoine et matrimoine culturels.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours universitaire ?


Ma formation supérieure s’est d’abord déroulée à l’Université Paris Nanterre en Sciences humaines et communication. C’était une formation pluridisciplinaire qui m’a permis d’explorer plusieurs disciplines comme la linguistique, la psychologie, la communication et la sociologie. C’est cette dernière qui m’a particulièrement captivée, notamment grâce aux cours de  sociologie générale en amphithéâtre que je trouvais fascinants. À partir de ma troisième année, je me suis spécialisée en sociologie de la culture, ce qui m’a conduit à rédiger un mémoire de maîtrise (équivalent à un Master 1) sur la place de la chanson française dans le milieu associatif, les politiques publiques et dans les médias. J’ai ensuite poursuivi avec un Diplôme d'Études Supérieures Spécialisées (DESS) – diplôme équivalent à un master 2 professionnel – spécialisé en sociologie de la culture, mention “Consultant culturel”. Puis, j’ai obtenu un Diplôme d'Études Approfondies (DEA) – diplôme équivalent à un master 2 de recherche – en sociologie de la culture, tout en travaillant comme journaliste pour Je Chante !, une revue consacrée à la chanson française pour laquelle j’ai réalisé, au milieu des années 1990, des dossiers et de longs entretiens avec des artistes comme Jacques Higelin ou Renaud. Pour compléter ma formation, j’ai réalisé un DEA en musicologie à Sorbonne Université puis j’ai entrepris une thèse consacrée à la sociologie de la chanson francophone, objet de recherche encore peu exploré au tournant des années 2000.

Quel a été votre parcours professionnel jusqu’à votre poste actuel ?


En parallèle, j’ai commencé à enseigner la sociologie à Panthéon Sorbonne en formation initiale et dans des cursus de formation continue (GRETA, CNAM) pour enrichir mon expérience. Simultanément à mes enseignements et à mes recherches, je me suis investie dans des associations professionnelles, dont la première est consacrée aux musiques populaires (IASPM – Branche francophone d'Europe de l'International Association for the Study of Popular Music) et l’autre au réseau des sociologues des arts et de la culture (Association Française de Sociologie). J’ai consacré du temps à organiser des journées d’études, des colloques et des sessions de congrès ; des événements essentiels à mes yeux pour créer du lien, partager et faire avancer la recherche. Aujourd’hui encore, je reste enthousiaste à l’idée de réfléchir collectivement aux thématiques qui me passionnent en participant à des réseaux professionnels ou de recherche entre la France et le Québec, mais aussi à des groupes de recherche spécifique comme celui auquel m’a conviée Catherine Brun depuis l’année 2017 autour de « Écrire le 13 novembre, écrire les terrorismes » rassemblant principalement des collègues littéraires de notre université.

En 2011, j’ai intégré l’Université Sorbonne Nouvelle en tant que maîtresse de conférences sur un poste en musicologie. Ce poste a été créé pour répondre à une forte demande des étudiantes et étudiants en médiation culturelle qui souhaitaient se spécialiser dans le secteur de la musique. Ces nouvelles fonctions m’ont permis de participer à la création du Master Médiation de la Musique en collaboration avec Sorbonne Université qui a accueilli sa première promotion à la rentrée 2014 et dont nous allons fêter les 10 ans en juin prochain.

Aujourd’hui, mes activités incluent l’enseignement, la direction de mémoires et de thèses, mes recherches sur la chanson francophone et sur la médiation de la musique que je réalise au sein du Cerlis (Centre de recherche sur le Liens Sociaux), mais aussi plusieurs responsabilités administratives, pédagogiques et scientifiques. Je suis entre autres co-porteuse d’un projet ANR « Musicovid – Expériences musicales en temps de Covid » avec Luc Robène et Solveig Serre qui court jusqu’en 2026.
À la Sorbonne Nouvelle, j’enseigne de la licence au doctorat la sociologie de la musique, la musicologie, la médiation de la musique, l’histoire sociale des musiques populaires et je dispense des cours sur la chanson francophone. En septembre 2022, j'ai obtenu mon habilitation à diriger des recherches. Ce diplôme me permet d’encadrer des thèses de manière autonome au sein de l’école doctorale Arts & Médias.

À cela s'ajoute ma nouvelle mission en tant que co-directrice de la Cité des Écritures. Au printemps 2024, l’équipe présidentielle de l’université m’a en effet proposé de reprendre la codirection de la Cité des Écritures. J’ai accepté cette responsabilité sans hésiter car ce projet me paraissait passionnant à plus d’un titre. D’abord, la Cité des Écritures est une structure transversale qui, à partir des activités qu’elle propose autour de l’expression écrite sous toutes ses formes s’adresse à l’ensemble de la communauté universitaire (personnel administratif, personnel enseignant, étudiantes et étudiants). Ensuite, parce qu’elle propose aussi de travailler en collaboration avec des partenaires extérieurs (associations, écoles, médiathèques, centres culturels du quartier Nation, etc.) afin d’ouvrir les murs de l’université vers la société. J’ai donc formé une nouvelle équipe aux côtés de Maud Pérez-Simon, co-directrice et maîtresse de conférences en littérature médiévale et Maëlle Bazin, chargée de projet. Dès le mois de juin dernier, nous avons œuvré à la définition d’un programme scientifique et avons établi trois axes : les écritures du matrimoine, les nouvelles écritures et les écritures engagées.

Quels sont les projets prévus pour cette année universitaire 2024-2025 ?

 
La nouvelle organisation de la Cité des Écritures est rattachée à la Direction de la Recherche, de la Valorisation et des Etudes Doctorales (DIRVED). 
Notre volonté est de proposer un équilibre entre recherche, formation et valorisation. Cette saison, nous explorons la diversité des formes d’écriture à travers des ateliers, des expositions, une résidence d’artistes sur le campus et des projets de recherche. Nous privilégions des formats innovants, tels que :
« Scénariser ses expériences de recherche en bande dessinée », « Prendre la parole en public » et « Chanter l’université ».

Nous avons également choisi de valoriser ces initiatives par la création d’une collection « Cité des Écritures » aux Presses Sorbonne Nouvelle. Ce projet se déploie progressivement et devrait faire l’objet d’une première publication d’ici la fin de l’année universitaire 2024-2025.

De plus la Cité des Écritures a été choisie pour porter le programme de recherche de l’Université Sorbonne Nouvelle dans le cadre du projet Hermès qui a été lauréat en décembre dernier de l’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) national consacré aux Sciences Humaines et Sociales (SHS) de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) sur le thème de la préservation du patrimoine culturel. Ce programme que j’aurai l’honneur de piloter et de développer sur les trois prochaines années avec plusieurs partenaires académiques et institutionnels s’intitule Les écritures du matrimoine à l’ère du numérique : (re)découverte, découvrabilité et reconnaissance.

Enfin, chaque année, les rencontres de la recherche sont organisées à la Maison de la Recherche de la Sorbonne Nouvelle, permettant aux chercheurs et chercheuses de présenter au grand public leurs travaux de manière innovante et ludique. Cette année, c’est la Cité des Écritures qui organise cet événement sur « Soyons réalistes, écrivons l’impossible » le jeudi 5 juin prochain.

Quels sont vos projets personnels transversaux ?

Sur le plan personnel, je suis engagée dans la vie associative culturelle, notamment en tant que présidente du Vivier Opéra Cité, une association qui propose de pratiquer le chant à tous les habitants des quartiers populaires de Marseille mais aussi dans des projets liés à mes recherches, notamment sur les artistes invisibilisés par les grands médias et à la carrière pourtant très longue comme Michèle Bernard ou Allain Leprest. Il me semble en effet important de contribuer à la préservation de la mémoire culturelle dans le domaine des musiques populaires. Dans ce sens, je me suis engagée depuis plusieurs années à concevoir des ouvrages consacrés aux parcours et aux œuvres d’artistes, d’ailleurs, d’autres projets de ce type sont en cours. Ce sont des projets éditoriaux ambitieux qui rendent justice aux parcours de ces artistes. C’est un travail exigeant mais extrêmement enrichissant.



En savoir plus :

 - Rencontre avec Maud Pérez-Simon, Maîtresse de conférences en littérature médiévale, spécialiste du lien texte-image 
 

Type :
Portrait du personnel

mise à jour le 21 mars 2025