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le 27 novembre 2024
En nommant, en classant, en catégorisant, en choisissant d’utiliser certains termes et d’en ignorer d’autres, en inventant de nouveaux mots, ne contribuons-nous pas à modeler des visions du monde qui sont également des manières de considérer la vie et d’y envisager la place de l’humain, être de langage, au sein du vivant qui l’englobe ? Plus encore, noms, catégories, qualificatifs ne sont pas que des révélateurs de manières de voir propres aux langues, dans leur diversité : ils entraînent ou autorisent des pratiques, des actions, ils peuvent mener à la destruction ou conduire à hiérarchiser, à prioriser.
Face aux contradictions d’une situation où les méfaits de l’activité industrielle intensive, tout en étant dénoncés de longue date, continuent de s’étendre et impactent de manière irréversible les lieux qui pouvaient sembler les plus préservés, il semble urgent de réévaluer la relation au vivant et la place de l’humain en tant que producteur de langage au sein de celui-ci. Dans les contextes divers, souvent hybrides et complexes, où les anthropologues mènent leurs enquêtes, ils sont non seulement amenés à découvrir des langues et des pratiques langagières différentes, mais aussi des manières de considérer l’ensemble du vivant et de concevoir la vie sociale en relation avec les écosystèmes.
Décaler le regard vers des manières diverses de nommer et de classer les plantes, les animaux, les bactéries et autres organismes ne pourrait-il pas offrir d’autres pistes afin de dépasser cette situation qualifiée d’Anthropocène à laquelle l’humanité semble s’être condamnée ?
mise à jour le 16 juillet 2024