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Le Parti conservateur britannique à la croisée des chemins
du 6 novembre 2025 au 7 novembre 2025
ORGANISATION :
Laurence Harris
PRÉSENTATION :
Après 14 années au pouvoir, le Parti conservateur britannique a essuyé un revers majeur face au Parti travailliste (Labour Party) lors de l’élection législative du 4 juillet 2024. En perdant 244 sièges à la Chambre des Communes, quand son rival en gagnait 209, il a laissé ce dernier une majorité de près de 170 sièges, la plus large remportée depuis 25 ans. Il s’agit incontestablement ici d’une défaite historique pour les Conservateurs : n’obtenir que 121 sièges est un résultat sans précédent dans l’histoire du parti. Lors de cette élection, 75 députés conservateurs, comme Theresa May ou Michael Gove, ont décidé de ne pas se représenter et à l’issue du scrutin d’autres personnalités de premier plan, dont l’ancienne Première Ministre Liz Truss, mais aussi Grant Shapps ou Jacob Rees-Mogg, ont perdu leur siège. Pourtant le Parti conservateur s’est longtemps présenté comme le « parti naturel de gouvernement » ; celui des figures historiques comme Benjamin Disraeli, Winston Churchill ou Margaret Thatcher ; le parti de la compétence économique salvatrice après les crises monétaires de la fin des années 1970 et les crises financières de la fin des années 2000 ; le parti britannique qui a su occuper le pouvoir pendant les 2/3 du XXème siècle. Il est vrai que le Royaume-Uni et ses gouvernants ont essuyé crise nationale sur crise nationale depuis la longue débâcle du Brexit, issue de la promesse électorale de 2010 du Conservateur David Cameron d’un référendum sur le sujet, jusqu’à la récession économique de 2023, en passant par la pandémie de Covid-19. Avec ou sans corrélation, les remous politiques se sont multipliés au sein du Parti conservateur, sur un fond renouvelé de scandales divers. Les signes les plus visibles de ces remous ont été les démissions forcées successives, à l’automne de 2022, de Boris Johnson, puis Liz Truss après 49 jours à son poste. Dans ce contexte, la décision d’avancer les élections de cinq mois, afin de profiter d’une accalmie, était un pari risqué pour Rishi Sunak. Il paraît particulièrement intéressant d’étudier le cas du Parti conservateur britannique au lendemain de sa défaite historique à ’élection législative de juillet 2024. À l’heure de la montée du populisme en Europe, illustrée par l’élection de Giorgia Meloni à la tête du gouvernement italien, les coalitions entre modérés et démocrates nationalistes en Suède et en Finlande, la percée du parti Vox en Espagne, et les allers-retours des électeurs français vers le Rassemblement National, il s’agira de mettre en lumière les mouvances qui ont affecté ce parti britannique au cours de ses années au pouvoir. Le colloque s’interrogera également sur les perspectives de recomposition, organisationnelle et idéologique, que laisse présager la période d’opposition dans laquelle le parti vient d’entrer. L’adaptabilité du Parti conservateur britannique, son aptitude à se réformer, seront-elles des qualités suffisantes pour lui permettre de rebondir, voire de se réinventer ?
Axes de recherche envisagés :
L’ancrage dans un environnement politique global (Où en est le Parti conservateur britannique par rapport aux partis conservateurs européens et étatsunien ? Y a-t-il transmission idéologique, et si oui, par quels canaux ?)
L’hypothèse populiste (Peut-on parler de populisme/d’extrême-droite/d’ultra-droite à propos du Parti conservateur britannique ? A quoi correspondent exactement ces termes et trouvent-ils un écho dans l’idéologie du parti ?)
• Le repositionnement idéologique du parti (Le parti conservateur britannique s’oriente-t-il vers la droite radicale ou vers un recentrage ? Laisse-t-il apparaitre de nouvelles factions ? Développe-t-il sa tendance au défi des institutions ?)
• La recherche de la compétence économique (Le Parti conservateur britannique a- t-il perdu sa compétence économique ? Ses stratégies sont-elles restées conservatrices/néolibérales ? Quel avenir de stratégie économique envisage-t-il, entre rupture et continuité ?)
• La communication et la représentation (Comment le parti conservateur britannique gère- t-il ses relations avec la presse/les nouveaux média de l’information/les réseaux sociaux ? Comment prend-il en compte la tendance croissante de représentation des minorités ?
• Autres axes : le leadership conservateur le pluralisme et le jeu des clivages la montée de populisme au sein du parti le déclin organisationnel (militants, électeurs...) le parti conservateur et les « guerres culturelles » le parti conservateur et l’immigration...
- Type :
- Colloque / Journée d'étude
mise à jour le 25 juin 2025