Organisation :
La Compagnie des Experts Traducteurs et Interprètes en Exercice près la Cour d’Appel de Paris (CETIECAP) &
L’École supérieure d’interprètes et de traducteurs (ESIT)
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Programme [PDF - 437 Ko]PrésentationSans contredit, les traducteurs sont sommés de transmettre le message en toute fidélité. Néanmoins, la notion de fidélité mérite quelques précisions. Devraient-ils être fidèles à la lettre ? Ou bien leur reviendrait-il d’honorer le sens, en rendant le vouloir dire de l’auteur dans l’autre langue ? Depuis toujours, et malgré leur souci de fidélité au texte source (texte de départ), ces derniers aspirent à une marge de liberté, à telle enseigne qu’au fil de leurs raisonnements, ils se sont trouvés confrontés à un débat éternel connu sous le nom de dialectique de la lettre et de l’esprit.
Et l’interprétation ? Vu ses particularités propres et le temps qui lui est imparti, pourrait-elle se positionner dans ce débat et aspirer, elle aussi, à une marge de liberté ? « Qu’en est-il plus particulièrement de la traduction/interprétation juridique ? », s’interrogent les professionnels concernés par cette branche de la discipline. De quelle marge de liberté disposent-ils pour transmettre scrupuleusement le message dans l’autre langue ? Ceci d’autant plus que le traducteur/interprète juridique a affaire à deux systèmes différents qui, le plus souvent, n’ont pas le même découpage de la réalité. Ce qui l’amène à : « […] rendre dans LA [la langue d’arrivée] des notions ou des réalités inconnues de celle-ci parce qu’elles ne reposent sur aucun dénominateur commun aux deux systèmes en présence », explique Jean-Claude Gémar.
L’objectif de ce colloque est d’ouvrir un débat entre les professionnels du droit et les traducteurs/interprètes juridiques sur la fidélité exigée des seconds, lesquels, eux-mêmes, peinent à cacher leur anxiété à l’égard de cette notion, comme le démontre Héba Medhat Lecocq : « Chacun s’évertue à trouver le moyen de rendre «le même texte» dans l’autre langue tel le dépositaire d’un objet confié qui se doit de remettre celui-ci intact et sans altération aucune » Mais en même temps, ce traducteur/interprète cherche à sortir du carcan d’une fidélité exclusive et aveugle, eu égard à l’importance de la recevabilité du message par le destinataire cible (dans la langue ;d’arrivée). D’où cette constatation faite par Nicolas Froeliger : « […] s’il faut débarrasser la traduction du soupçon de culpabilité, traduire reste tout sauf innocent » Voilà le dilemme !
Héba Medhat-Lecocq