Décors
Les décors sont d’abord des ornements. Dans le dictionnaire de Furetière (1690), décorer une église, une ville ou une scène de théâtre, c’est l’orner, la parer en vue d’un spectacle ou d’une cérémonie. Plus tardivement, le terme en vient à désigner la représentation figurée du lieu où se passe l’action, le cadre, voire l’environnement.
Ornements typographiques, descriptions littéraires, paysages, scénographies, lieux de l’action historique… De la décoration à l’arrière-plan, le décor apparaît toujours comme un objet secondaire ou accessoire. C’est au contraire l’envers du décor qui doit susciter l’intérêt – ce que le décor voile ou masque. Et entrer dans le décor – comme nous nous proposons de le faire – c’est, familièrement, quitter sa voie et s’écraser contre un obstacle, sortir dans un même mouvement de l’action et de son lieu. Entrer dans le décor, donc, c’est faire le pari d’un changement de point de vue : voir l’action où on ne la voyait pas et réfléchir, dans le même mouvement, à la manière dont nous percevons et produisons le spectacle du passé.
9h30 - Introduction. Christian JOUHAUD (EHESS-CNRS) et Marine ROUSSILLON (Université Sorbonne nouvelle-Formes et Idées de la Renaissance aux Lumières)
10h - Gilles MALANDAIN (UVSQ-Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines (CHCSC)), Décor d'une scène vide : le champ de bataille comme lieu de mémoire et de visite au XIXe siècle
11h – Pierre Antoine FABRE (CéSor-EHESS), Décorer le sanctuaire ou sanctuariser contre tout décor ? La solution du dilemme dans les appartements romains d'Ignace de
13h30 - Judith LYON-CAEN (CRH-EHESS) et Marta CARAION (Université de Lausanne), Dans l'épaisseur du décor : littérature et culture matérielle (XIXe-XXIe siècle)
14h30 - Maxime MARTIGNON (Héritages CY Cergy Paris Université), Récits de voyages et décors de cartes : lectures et figurations (fin XVIIe-mi XVIIIe)