Objectifs
De la méthodologie de recherche à l’écriture de la méthodologie
Compétences travaillées (6 séances de 2 heures) :
S1
- Analyser les choix qui président les constitutions d’échantillon d’enquêtés
- Se repérer dans les procédures pour autoriser l’enquête par les partenaires (institution, responsables légaux)
S2
- Discriminer les données utiles et nécessaires à la recherche
- Développer des méthodes d’enquête mixtes pour récolter un point de vue subjectif (dessins, questionnaires, focus groupe)
- Identifier les différents risques de biais
- Imaginer des formes de présentation de l’enquête au public ciblé
S3
- Adapter des autorisations de consentement pour un public peu lecteur / peu francophone
- Protéger les enquêtés
- Réfléchir à la restitution des résultats de recherches aux enquêtés et/ou partenaires
S4
- Préparer l’envoi du projet au comité éthique
S5
- Analyser des extraits de thèses et d’articles présentant la posture du chercheur vis-à-vis du terrain
- Analyser sa posture vis-à-vis du terrain et la restituer à l’écrit
- Ecrire la présentation de son contexte d’enquête en situant sa posture vis-à-vis du contexte
S6
- Comparer l’écriture de la méthodologie d’enquête dans des mémoires
- Présenter sa méthodologie d’enquête à l’écrit
Enquêter nécessite plusieurs précautions méthodologiques que ce soit en amont pour obtenir les autorisations nécessaires et au cours du recueil des données. La relation asymétrique entre le chercheur et l’enquêté nécessite une attention particulière dans la façon d’expliciter la recherche, d’obtenir un accord éclairé et de mener l’étude. Cette vigilance est d’autant plus accrue quand l’enquêté est en position vulnérable, notamment en fonction :
(1) de sa maitrise de la langue d’interaction (dans le cas de jeunes allophones ou du fait des variétés sociolinguistiques dans la langue partagée),
(2) de ses conditions de vie (enfants, demandeur d’asile, mineurs non accompagnés, jeunes pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance…)
(3) et de ses relations interpersonnelles avec les acteurs impliqués dans l’enquête (enseignants, bénévoles…).
Par ailleurs, le contexte de l’étude nécessite parfois de lourdes démarches administratives auprès des acteurs institutionnels (rectorat, inspection académique, direction d’établissement, voire la Direction ministérielle de l’éducation dans certains pays), en plus des responsables légaux s’il s’agit de jeunes. A l’inverse, un contexte informel (milieu associatif, espace social…) ne doit pas éluder les démarches d’autorisation. De la sorte, cet aspect méthodologique de la recherche ne doit pas être négligé pour ne pas, in fine, rencontrer des obstacles dans l’exploitation et la diffusion des résultats de recherches. Une connaissance du Règlement général de protection des données (RGPD) est aussi un préalable pour ce type d’enquête.
De sorte à recueillir un point de vue de la part des enquêtés, il est nécessaire de discriminer les données utiles, nécessaires et exploitables dans la recherche. Pour leur recueil, diverses médiations « douces » peuvent être imaginées et inspirées : recours au dessin, photolangage, emoji et emoticones, atelier artistique, focus groupe… qui tiennent compte de l’âge de l’enquêté, de sa vulnérabilité éventuelle, du lieu du recueil et de la longitudinalité éventuelle de la recherche. Nous observerons comment des chercheures en sciences humaines (sociologie, sciences de l’éducation, psychanalyse transculturelle, didactique des langues) ont imaginé des dispositifs d’enquête pour permettre de recueillir la parole des enquêtés, et notamment quand les compétences langagières sont entravées (allophonie, silence…). Toutefois, les conditions de recueil de données, le choix de l’échantillon et la posture du chercheur impliquent un certain nombre de biais que nous pourrons dégager. Les discussions et présentations de ces méthodologies seront au cœur de ce séminaire.
Enfin, la réflexion portera sur la restitution des résultats aux acteurs. La question de l’anonymat sera approfondie pour distinguer le pseudnonymat de l’anonymat en tant que tel. Le séminaire permettra de travailler sur la saisine au comité éthique de l’université pour préparer sa déclaration de recueil de données ou la remanier. Au cours du séminaire, des extraits de textes scientifiques seront également proposés pour analyser la méthodologie de recherche et trouver sa voie dans l’écriture de sa recherche. De la sorte, un travail d’écriture sera proposé (facultativement) d’une séance à l’autre.