L'objectif est d'illustrer le rôle de la (socio)linguistique en tant que sciences sociale. Il s'agira d'observer comment l'analyse de la langue (le français pris en exemple sans en exclure d'autres), à différents niveaux de sa structuration, éclaire la compréhension des identités et positionnements sociaux.
On mesure ainsi l'apport de la (socio)linguistique en tant qu'elle permet d'observer ces positionnements parfois en décalage avec ce qu'un découpage en amont du social (en catégories traditionnellement convoqués par les autres disciplines des sciences sociales) donne à voir. Autrement dit, il s'agit de considérer que l'analyse (socio)linguistique n'intervient pas qu'au seul titre de confirmation de connaissances construites dans d'autres champs (la sociologie en particulier). On part ainsi du principe que ce que révèle l'analyse (socio)linguistique dessine des contours catégoriels. La démarche se distingue de celles qui supposent qu'un locuteur parle comme il parle compte tenu d'une pré-catégorisation notamment sur des critères sociodémographiques. C'est à partir de ce qu'il produit que l'on envisage un appareillage catégoriel. Cela revient à se demander ce que les faits de langue disent de la caractérisation sociale des locuteurs et non ce que les locuteurs, socialement caractérisés, disent des faits de langue.
Cette position conduira à questionner les critères traditionnellement convoqués pour aborder la question des identités (genre, âge, environnement social...). En prenant l'analyse de la langue in situ comme point d'entrée, on se donne la possibilité d'un niveau de regard supplémentaire sur la complexité des positionnements identitaires.
Le propos s'appuiera sur des données issues de corpus de données dites "authentiques" qui offrent la possibilité de mettre en regard des pratiques langagières ordinaires et des entretiens visant à mettre au jour les représentations des locuteurs.
Les participants seront conduits à interroger le statut et le traitement accordé à la langue dans leurs propres travaux.