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SÉMINAIRE ÉGALEMENT PROPOSÉ À DISTANCE
La génétique textuelle est l’étude de l’écriture au sens d’élaboration d’un texte. En France, c’est l’Institut des Textes et Manuscrits Modernes (ITEM, UMR 8132) qui rassemble et diffuse la plupart des travaux de génétique. Parmi les nombreux questionnements qu’ils suscitent, ces travaux posent des problèmes intéressants d’échelles d’analyse : aborderait-on la genèse d’un poème comme on aborderait celle d’un roman ? S’il semble aisé de suivre le travail de l’écrivain à l’échelle d’un roman, est-il tout aussi aisé de le faire lorsqu’il fabrique un cycle romanesque sur l’étendue d’une carrière ? Etudier les ratures sur une copie d’élève implique les opérations fondamentales de la réécriture visibles à l’œil nu, mais suivre l’activité métalinguistique de centaines, voire de milliers d’élèves, est une opération qui échapperait aux capacités du cerveau humain. A l’ère des big data, la génétique des textes se heurte ainsi à de nouvelles formes de données massives distribuées sur de très longues temporalités. L’hypothèse génétique pourrait alors être la suivante : ces données empiriques ne sont-elles pas susceptibles de produire des connaissances inédites sur l’écriture à l’état natif ? Encore faut-il être capable de transcrire, annoter et radiographier de très grands corpus de textes qui se déploient en synchronie et en diachronie.
Ce séminaire proposera des types de corpus massifs, linguistiques et littéraires, interrogera des situations d’écriture, de la création littéraire à la production scolaire, abordera les usages de l’innovation technologique numérique. En effet, l’une des questions qui se posent aujourd’hui est la communauté de pratiques et d’intérêts qui pourrait se faire jour entre la génétique textuelle « traditionnelle », qui s’appuie sur la transcription manuelle et la lecture humaine des manuscrits, et le récent outillage informatique de l’analyse textuelle qui permet d’étudier les textes de manière partiellement automatisée. Si l’analyse textuelle se fait de plus en plus à partir de grands corpus, dont l’exploration outillée par l’informatique fait apparaître des régularités que l’appréhension manuelle de quelques œuvres ne pourrait pas mettre au jour, qu’en est-il de l’analyse génétique ? Dans quelle mesure peut-elle également être outillée, et qu’est-ce que cela suppose du point de vue des traitements des manuscrits ? A quel type de découvertes cet outillage pourrait-il conduire ? Quels doivent être les principes de constitution de grands corpus à dimension génétique ?
C’est à l’ensemble de ces questions que se confrontera ce séminaire, à partir d’exemples de grands corpus en constitution : des corpus de cycles romanesques, du 19e au 21e siècle, dont les manuscrits sont disponibles, et des corpus d’écrits scolaires (avant-textes et textes finaux) constitué par l’EA 7345 CLESTHIA de Paris 3 (opération Ecriscol).
Ce séminaire est également diffusé à distance ( ENEAD).
Les mercredis
14h30 à 16h30
31 janvier
7 – 14 – 21 février
7 - 21 mars
Lieu : Salle de formation du pavillon
Maison de la Recherche, 4, rue des Irlandais 75005 Paris
mise à jour le 6 février 2018