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Catherine Dasté : un chemin de théâtre

du 20 novembre 2025 au 21 novembre 2025

PRÉSENTATION :

Le colloque « Catherine Dasté, un chemin de théâtre », dont l’intitulé renvoie à la courte monographie que cette artiste a consacrée en 2006 à son parcours théâtral, s’ancre dans le constat d’une frappante « carence de traces » (Perrot, 1998). La majeure partie de l’œuvre de Catherine Dasté (1929-...) n’a pas été publiée. Ses archives (dossiers de spectacles, correspondance, photographies, documentation professionnelle), déposées en 2004 aux Archives de Beaune avec celles de sa famille (fonds Copeau-Dasté), jusque-là conservées à la Maison Copeau, restent peu connues et peu explorées. Dans la continuité des recherches menées actuellement sur la « fabrique des matrimoines au théâtre » (Depoil, Doyon, 2024) et sur l’histoire des metteuses en scène (Huthwohl et Sanjuan dir., 2024), ce colloque – le premier consacré entièrement à Catherine Dasté – propose une révision historiographique en revenant sur le parcours important et l’oeuvre protéiforme de cette créatrice minorée ou oubliée dans les récits de l’histoire du théâtre. Comédienne formée à l’École du Old Vic, Catherine Dasté fut aussi metteuse en scène, directrice de compagnies (La Pomme verte créée en 1969, La Folie Méricourt fondée en 1980), créatrice du premier Centre Dramatique National pour l’Enfance et la Jeunesse à Sartrouville en 1978, directrice du Théâtre des Quartiers d’Ivry de 1985 à 1992, mais aussi pédagogue, animatrice d’ateliers et de stages de pratique théâtrale en France et à l’étranger ou encore passeuse de la mémoire familiale, avec la publication posthume de textes de son grand-père, Jacques Copeau et, de 1992 à 2004, l’organisation d’événements culturels à la Maison Jacques Copeau. Irréductible » (Depoil, 2024) à son statut de petite-fille de (Jacques Copeau), de fille de (Jean Dasté et Marie-Hélène Dasté), de femme de (Graeme Allwright) ou encore de maman du théâtre pour enfants, Catherine Dasté, qui entretient un rapport de défiance avec la notion d’auctorialité, offre un cas intéressant pour non seulement réparer les « oublis de l’histoire » mais aussi réfléchir aux « raisons esthétiques, morales, politiques et/ou idéologiques de [ces] oublis » (Denizot, 2016). À l’appui d’archives, il s’agira à la fois de resituer la trajectoire de Catherine Dasté dans la continuité de l’histoire du théâtre, d’intégrer les apports de l’héritage familial (décentralisation dramatique, éducation populaire...) dans son parcours et de mettre en évidence les spécificités de son « chemin », en esquivant ainsi le double écueil du cantonnement au statut d’héritière d’une part et du portrait hagiographique de la « femme extraordinaire » ou de la « créatrice ex nihilo » d’autre part, tentation possible dans les démarches de matrimonialisation. Si le rôle « pionnier » de Catherine Dasté dans ce qu’on appelle aujourd’hui le « théâtre jeunes publics » a fait l’objet de plusieurs études (Lesourd, 2020), la réception de son travail « avec les enfants » en France et à l’étranger ; le regard critique de la créatrice sur sa propre démarche et sur un secteur en voie de « spécialisation » ou de « ghettoïsation » ; la porosité et les tensions entre animation, pédagogie et création ; la diversité de la « jeunesse » pour et avec laquelle elle a travaillé (enfants et adolescents en zones rurales, en banlieues parisiennes, en milieu scolaire ou extra-scolaire) ; la diversité des matériaux et l’évolution des processus de création (collectif ou individuel, avec ou sans texte, avec ou sans la participation des enfants...), la constitution d’une « mémoire », notamment graphique et visuelle, du théâtre jeunes publics et de la Pomme verte (programmes, affiches, articles dans des revues) sont quelques-unes des pistes qui pourront être explorées ou précisées. Une attention particulière sera également portée aux facettes mal ou moins connues de son œuvre, une œuvre résolument expérimentale, à la croisée des cultures et des arts. Le travail de Catherine Dasté se nourrit en effet de déplacements en France et à l’étranger (Russie, Afrique...), dans le cadre de créations, de collaborations, d’animations de stages et d’ateliers. Son intérêt pour le théâtre oriental (Le Rêve du papillon (1976), adaptation de Guan Hanqing ; Le Foulon (1981), tiré d’un nô Motoyko adapté par Roubaud), motivé en partie par le souhait de rompre avec un théâtre naturaliste et psychologique pour expérimenter d’autres voies pourra donner lieu à diverses analyses et à des rapprochements avec d’autres artistes. Le souci constant qu’a Catherine Dasté de faire dialoguer les arts (musique, poésie, danse, masque, marionnette) s’est traduit par des collaborations et compagnonnages nombreux et intéressants, jusqu’ici peu explorés, avec la troupe de comédiens du Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine en 1968, avec l’écrivain Jacques Jouet, avec le musicien et metteur en scène Michel Puig (co-fondateur avec Michaël Lonsdale du théâtre musical des Ulis) ou encore avec la danseuse Marcia Baila et le duo des Rita Mitsouko dans le spectacle musical Aux Limites de la mer (1980) d’Armand Llamas. Dans ce colloque, qui intégrera une exposition, des lectures et une table ronde avec des proches et artistes ayant collaboré avec Catherine Dasté, divers axes non exclusifs et non exhaustifs pourront orienter les communications :

1.Un parcours de créatrice minoré par les mises en récit de l’histoire du théâtre.
2.Catherine Dasté et le théâtre pour la jeunesse en question(s), entre pratique et réflexivité.
3.Catherine Dasté, un théâtre à la croisée des arts et des cultures.
4. Focus sur quelques compagnonnages et collaborations artistiques Modalités de soumission : Les propositions de communication (titre et résumé), accompagnées d’une brève bio-bibliographie, ne devront pas excéder une page.

Elles sont à adresser à :

ORGANISATION :


Armelle Bossière-Bajou (armelle.bossiere@sorbonne-nouvelle.fr),
Marco Consolini (marco.consolini@sorbonne-nouvelle.fr)
Marie Sorel (marie.sorel@sorbonne-nouvelle.fr) avant le 30 mai 2025 pour une réponse aux auteurs et autrices début juillet.
Type :
Colloque / Journée d'étude

mise à jour le 24 juin 2025


Renseignements