ORGANISATRICE :

Emmanuelle Delanoë-Brun

PRÉSENTATION :

Né dans les années 1920 dans la presse magazine états-unienne, le genre qu'on dit "noir" à partir des années 1950 du fait de l'intérêt qu'il suscite en France est traditionnellement pensé comme d'obédience états-unienne, où il fleurit bientôt dans le roman, puis à l'écran dans les années 1930, avant de faire sa transition vers le petit écran dans les années 1950. On le distingue même du récit de distinction dit "à l'anglaise", marqué par une faveur donnée à l'intrigue, des énigmes sophistiquées, un souci de l'ordre. Le "noir" états-unien se caractérise, à l'inverse, par une prédilection pour la violence, l'ancrage social, le vernaculaire et le désenchantement. Mais cette distinction résiste mal à l'examen d'une fiction britannique traversée par le doute, avec les bouleversements du siècle qui voient l'ancien empire se déliter et la société britannique secouée par les crises qui façonnent le 20e siècle. Dès les années 30, sous une influence états-unienne qu'il faudrait mesurer, émerge une fiction britannique d'obédience "noire" dont le colloque entend examiner la nature et les spécificités, autant que les déclinaisons -- dans le roman, au cinéma, et dans les séries télévisées. Le colloque, qui comptera des spécialistes du genre tant britanniques qu'états-uniens, mais aussi irlandais, souhaite se pencher sur un genre qui prend, dans le contexte britannique, des  colorations et des nuances particulières, marquées par une histoire politique, sociale, culturelle complexe, mais aussi des circulations et des jeux d'influence.