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du 18 mars 2025 au 19 mars 2025
Colloque international
Comité scientifique : Amina Bekkat, André Benhaïm, Catherine Brun, Madeleine Dobie, Sarra Grira, Martine Job, Hiroshi Mino, Christian Phéline, Anne Prouteau, Pierre-Louis Rey, Agnès Spiquel, Marie-Pierre Ulloa.
« Le temps des colonialismes est fini, il faut […] en tirer les conséquences. »
Avant-propos, Chroniques algériennes (1958)
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Alors qu’un certain unanimisme médiatique réduit le legs de Camus à une fade pensée du juste milieu exposée à toutes les récupérations, un vif débat intellectuel se poursuit, en particulier sur le rapport de l’écrivain à l’Algérie coloniale, dont il est natif et qui a inspiré toute une part de son œuvre et de ses interventions.
Pour ne perpétuer ni une célébration hagiographique, ni des dénonciations purement idéologiques, ce colloque propose de revenir à la réalité des représentations et combats de l’écrivain. On ne méconnaîtra ni le statut différencié des textes – fictions, essais, enquêtes et articles – ni les conjonctures précises des débats engagés (seconde moitié des années 1930, immédiat après-guerre ou après-1954).
Cette relecture historiquement mieux informée visera à resituer, au regard de l’objectif anticolonial à ces diverses étapes, la portée et les limites des positions de Camus : pour l’égalité des droits et la liberté d’expression ; contre la torture et les exécutions capitales ; contre toute violence à l’égard des victimes civiles ; pour la place des minorités dans toute Algérie future ; en faveur du principe de l’autodétermination. Sera aussi évaluée la place de la pensée et de l’œuvre de l’écrivain face aux intellectuels, de son temps et jusqu’à nos jours, sur les scènes tant française qu’anglo-saxonne ou algérienne.
Mardi 18 mars 2025
Institut du Monde Arabe (1 rue des Fossés Saint-Bernard, Paris 5e)
Salle du Haut Conseil / Entrée libre sur inscription : www.imarabe.org
9 h : Accueil
9 h 15 : Ouverture par Jack Lang (Institut du Monde Arabe), Daniel Mouchard (Président Université Sorbonne Nouvelle) et Capucine Boidin-Caravias (Vice-présidente recherche Université Sorbonne Nouvelle), Anne Prouteau (Présidente de la Société des Études Camusiennes)
9 h 35 : Présentation du colloque, Catherine Brun (USN/THALIM)
Matinée
Session 1 : Une lutte anticoloniale et ses limites
Où, du Front populaire à la Libération et des massacres de 1945 à l’ouverture de la lutte armée, l’on examinera les prises de position de Camus, sans méconnaître la configuration changeante des forces en présence et du débat politique algérien.
Présidence : Pierre-Louis Rey (USN)
9 h 45-10 h 05 : Philippe Vanney (Univ. Dokkyo), La fin de l’Algérie coloniale : les grands choix d’Albert Camus
10 h 05-10 h 10 : Lecture
10 h 10-10 h 30 : Michelle Selles-Lefranc (IMAf/EHESS), L’enquête en Kabylie d’Albert Camus : du « témoignage sans réserves » d’Alger républicain (1939) à Chroniques algériennes (1958)
10 h 30-10 h 50 : Discussion
11 h 05-11 h 25 : Jean-Pierre Peyroulou (Esprit/docteur EHESS), Camus et les questions coloniales, de 1945 à 1955
11 h 25-11 h 45 : Sarra Grira (Rédactrice en chef Orient XX-XXI), Albert Camus et la postérité de la gauche réformiste
11 h 45-12 h 05 : Catherine Brun (USN/THALIM), Chroniques algériennes : un recueil au cœur des malentendus
12 h 05-12 h 10 : Lecture
12 h 10-12 h 30 : Discussion
Après-midi
Session 2 : Une pensée « dans l’histoire et la géographie »
Où l’on explorera dans quelle mesure l’idéal grec ou l’horizon méditerranéen ont pu, à rebours du modèle impérial romain, être invoqués pour penser un dépassement du clivage colonial.
Présidence : Franck Planeille (RMAC/Lourmarin)
14 h-14 h 20 : André Benhaïm (Princeton), L’homme aux mille tours. Camus entre Ithaque et Alger
14 h 20-14 h 25 : Lecture
14 h 25-14 h 45 : Alain Messaoudi (CRHIA, Univ. Nantes), Versions du mythe méditerranéen : Albert Camus et Gabriel Audisio vs Louis Bertrand
14 h 45-15 h 05 : Discussion
Où, après un retour sur les temps de guerre froide, l’on examinera la manière dont la vision camusienne de la colonialité et sa critique « anti-orientaliste » sont en voie de réévaluation sur les scènes américaines comme arabe.
15 h 20-15 h 40 : Nedjib Sidi Moussa (docteur Paris I), Entre critique littéraire et procès politiques : quand la gauche lisait Camus au temps de la guerre froide
15 h 40-16 h : Madeleine Dobie (Columbia), Camus aux États-Unis, de la guerre froide aux études francophones, en quatre scansions
16 h-16 h 20 : Faris Lounis, Culture et impérialisme (Edward Said) au miroir de la critique arabe
16 h 20-16 h 40 : Discussion
17 h-18 h 30 : Table ronde : « Camus aujourd’hui »
Présidence : Jean-Louis Meunier (Univ. Nîmes)
Maïssa Bey, Nasser Djemaï, Sarah Al-Matary, Lyes Salem (à confirmer), autres invitations (en attente)
* * *
Mercredi 19 mars 2025
Institut des Études Avancées de Paris (17 quai d’Anjou, Paris 4e)
Hôtel de Lauzun, Salle des gardes / Entrée libre, uniquement sur réservation: IEA
Matinée
Session 3 : Libération nationale : quels moyens ? quelles fins ?
Où l’on interrogera les cibles et les enjeux d’un combat anticolonial qui impliquait de se confronter au racisme et aux discriminations, à la torture et aux exécutions capitales, comme aux violences contre les civils et à la question des droits futurs des minorités.
Présidence : Akram Belkaïd (rédacteur en chef au Monde diplomatique)
9 h-9 h 20 : Emmanuel Blanchard, Camus et l’immigration algérienne en France
9 h 20- 9 h 25 : Lecture
9 h 25-9 h 45 : Rémi Larue (docteur EHESS), Une trêve pour refaire communauté
9 h 45-10 h 05 : Anne Prouteau (Univ. catholique d’Angers), Germaine Tillion, une « héroïne camusienne » ?
10 h 05-10 h 10 : Lecture
10 h 10-10 h 30 : Discussion
Session 4 : La représentation de l’Algérie dans la fiction
Où, par-delà des lectures contrastées et parfois abusives des récits camusiens, on explorera quel portrait changeant des colonisés et de leur destin se développe depuis les écrits de jeunesse jusqu’au Premier Homme.
10 h 40-11 h : Christian Phéline, Des fictions au filtre de l’« inconscient colonial » : le risque de la surinterprétation
11 h-11 h 20 : Martine Job (Univ. Bordeaux-Montaigne), Décrire l’autre : constante et évolution des portraits de colonisés dans les fictions de Camus
11 h 20-11 h 25 : Lecture
11 h 25-11 h 45 : Alexis Lager (Société des Études camusiennes), La séquence coloniale dans le dernier chapitre du Premier Homme : ultime regard de Camus sur l’Algérie ?
11 h 45-12 h 10 : Discussion
Après-midi
Session 5 : Camus en dialogue, Camus en débat
Où l’on observera quel écho persistant l’œuvre de Camus a trouvé en Algérie, depuis le dialogue serré entretenu avec les littérateurs maghrébins de son temps jusqu’à une interrogation multiforme au sein des nouvelles générations d’intellectuels.
Présidence : Amina Azza Bekkat
14 h 30-14 h 50 : Guy Dugas (Univ. Montpellier 3), Fortune et infortunes de la notion de « colonisateur de bonne volonté » (Albert Memmi)
14 h 50-15 h 10 : Hervé Sanson (ITEM/docteur Paris 8), Albert Camus vu par Mohammed Dib : un « aîné immédiat »
15 h 10-15 h 15 : Lecture
15 h 15-15 h 35 : Yahia Belaskri, Albert Camus et Kateb Yacine, un même royaume, deux trajectoires
15 h 35-15 h 50 : Discussion
Présidence : Guy Dugas
16 h 10-16 h 30 : Amina Azza Bekkat (Univ. Blida), Camus dans la littérature algérienne : échos et reprises
16 h 30-16 h 50 : Tristan Leperlier (CNRS/THALIM), Camus vu d’Alger : débats sur son « algérianisation » depuis les années 1990
16 h 50-17 h 10 : Discussion
17 h 30-17 h 45 : Conclusion, Agnès Spiquel (Société des Études camusiennes)
mise à jour le 25 février 2025